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Lorient
Économie
Histoire


Chef-lieu d'arrondissement du Morbihan, à l'embouchure de la ria formée par le Scorff et le Blavet; la ville rassemble 61.844 habitants [1999] (Lorientais) et son agglomération 186.140 [1999].

Université de Bretagne-Sud. École des fusiliers marins. Aérodrome et base aéronavale de Lann-Bihoué (à 6 km à l'ouest).


Économie

L'économie de Lorient, centrée autour de ses ports militaire, de pêche (100.000 tonnes annuelles traitées, toutes pêches confondues, y compris les importations), de commerce (trafic de 2,3 millions de tonnes de marchandises [1998]) et de plaisance, est presque entièrement tournée vers la mer. La pêche représente 5,8 % des 91.000 emplois du bassin; les industries (construction navale, équipements nautiques, automatismes industriels, électricité-électronique, télécommunications, agroalimentaire, …), 28 %; les services, 66,2 % [1998].


Histoire

Au milieu du XVIIe siècle, sous l'impulsion du gouverneur de Bretagne, Charles de La Meilleraye, fut créée une compagnie commerciale dite Compagnie de Madagascar ; elle s'installa dans l'ancienne citadelle espagnole de Port-Blavet, rebaptisée Port-Louis. En 1666, la Compagnie des Indes orientales, fondée par Louis XIV à l'instigation de Colbert, racheta le privilège de la Compagnie de Madagascar et choisit Port-Louis comme port d'armement et de retour sur l'Atlantique; mais le site s'avérant trop resserré, une ordonnance royale établit un partage entre Port-Louis, pour les entrepôts, et Lorient, alors nommée Le Faouëdic, pour les chantiers de construction des vaisseaux de la compagnie. Dès 1690, la Marine royale installe à Lorient une administration militaire.


Dès cette époque, ouvriers, charpentiers et forgerons affluèrent au Faouëdic où l'on mettait en chantier les premiers vaisseaux ; le premier, un navire de 1.000 tonneaux, le Soleil d'Orient, deviendra l'éponyme de la ville naissante : L'Orient (en breton, An Oriant). La ville se peupla rapidement (6.000 habitants en 1709, près de 20.000 en 1730), et devint une municipalité en 1738. Par cette «porte des Indes», dont le plan fut établi par l'architecte Jacques Gabriel, arrivaient les précieuses marchandises qui firent la fortune de la cité : étoffes, soieries, tapis, porelaines, thé, épices. Mais, comme Nantes, Vannes et La Rochelle, Lorient se livra aussi au trafic négrier, en particulier lorsque la route de l'océan Indien fut fermée par les navires britanniques ou hollandais (guerres de la Ligue d'Augsbourg, en 1696-1697, et de la Succession d'Espagne, de 1702 à 1714).


Menacée de ruine par la perte des colonies (1763) et la faillite de la Compagnie des Indes, Lorient fut sauvée par le rachat des chantiers navals par Louis XVI en 1782, et la création d'un arsenal royal. En 1791, Lorient est institué port militaire. Au XIXe siècle, à l'étroit dans l'espace hérité de la Compagnie des Indes, les infrastructures portuaires et industrielles se redéploient sur les rives du Scorff. C'est à Lorient que sont construits le premier navire à vapeur (1818), la première frégate à hélice (1845), la première frégate cuirassée (1858) et les premiers cuirassés en acier de la Marine nationale (1875). Kergroise devient un grand port charbonnier. Parallèlement, l'industrie métallurgique se développe (forges de Lochrist) grâce à l'énergie hydraulique des barrages du Blavet. Enfin, le port de pêche de Keroman, de taille européenne, est construit après la Première Guerre mondiale (1922); entre 1926 et 1939, la production débarquée passe de 23.000 tonnes à plus de 33.000 tonnes. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Lorient est à la fois un port militaire, un arsenal à la pointe des techniques de construction navale, un port de commerce actif, et le deuxième port de pêche français.


En juin 1940, Lorient est occupée par les Allemands; l'amiral Dönitz choisit établir son PC à l'arsenal et de faire du port militaire la base des sous-marins du IIIe Reich dans la bataille de l'Atlantique. En 1941, afin de protéger leurs installations militaires et mettre leurs U-Boote à l'abri des bombardements alliés, les Allemands décident de construire une base indestructible. Cette base valut à la ville d'être soumise à d'intenses bombardements de l'aviation alliée : entre janvier et février 1943, les Britanniques larguèrent plus de 4.000 tonnes de bombes; Lorient, détruite à 85 %, n'était plus qu'un champ de ruines; seule la base des sous-marins était intacte. Après le débarquement allié, en juin 1944, la Bretagne fut libérée à la fin du mois d'août. Mais Lorient, vidée de ses habitants, resta une poche de résistance allemande qui ne se rendit que le 8 mai 1945.


La base des sous-marins

Véritable monstre de 90.000 tonnes de béton armé, la base de sous-marins construite par les Allemands occupait tout l'espace situé entre la pointe de Keroman et l'embouchure du Ter. Quinze mille ouvriers recrutés par l'organisation Todt travaillèrent sous la contrainte à sa construction, de 1941 à 1943. Les trois bunkers furent coulés à une vitesse record puisque les deux premiers, Keroman 1 et Keroman 2, étaient achevés en décembre 1941; Keroman 3, fut achevé en 1943. Au fond de leurs alvéoles (130 m de longueur, et 19 m de hauteur), sous plusieurs mètres de béton armé, plus de quarante sous-marins étaient entièrement protégés, et aucun bombardement allié ne put sérieusement endommager ces formidables abris. Cette base, qui abrite aujourd'hui sept sous-marins à propulsion classique de la Marine nationale, a reçu le nom de l'ingénieur-général Stosskopf, un officier alsacien du Génie maritime, animateur d'un réseau de renseignement à l'intérieur de la base : découvert, il fut fusillé par les Allemands en 1944.


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